L’année 2022 a marqué un tournant dans la lutte contre le gaspillage alimentaire et dans les autres secteurs d’activités : elle a ouvert une nouvelle ère de sensibilisation à l’impact de celui-ci sur le climat, sur l’environnement et sur la société. Freshopp a fait le bilan anti-gaspi de cette année 2022 et vous emmène faire un tour d’horizon des bonnes résolutions et des lois françaises qui permettront de limiter les pertes alimentaires et non-alimentaires en 2023.
La loi anti gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) : le bilan pour 2022
De nouveaux challenges contre le gaspillage alimentaire
La loi française accentue la lutte contre le gaspillage alimentaire en revoyant ses objectifs à la hausse. En effet, les distributeurs de produits alimentaires, ainsi que les restaurants collectifs devront diminuer le gaspillage alimentaire de 50 % par rapport à l’année 2015 et ce d’ici 2025. Les secteurs qui produisent ou transforment des denrées alimentaires et les acteurs de la restauration commerciale se verront également concernés par cette mesure, avec une échéance allant jusqu’à 2030.
Cette loi anti-gaspillage pour une économie circulaire apporte également de nouvelles obligations pour les grossistes dont le revenu dépasse les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ils ont dès à présent l’obligation de donner leurs produits alimentaires non vendus à des associations. Les sanctions sont désormais renforcées et s’il est constaté la destruction d’invendus alimentaires, encore consommables, les fautifs s’exposent à une amende pouvant atteindre jusqu’à 0,1 % du chiffre d’affaires.
💡 La loi prévoit la création d’un label national « anti-gaspillage alimentaire » pour valoriser les initiatives.
Du changement du côté des dates de durabilité minimale (DDM)
Durant cette année 2022, une nouvelle législation a vu le jour concernant le marquage des dates de péremption sur les denrées alimentaires. Celle-ci a pour but d’éviter d’induire en erreur les consommateurs. Ce nouveau décret permet aux opérateurs d’informer le client d’une manière plus précise et de les avertir que les produits non soumis à un marquage de date limite de consommation (DLC) restent comestibles au-delà de la date indiquée sans risque pour la santé.
On pourra voir apparaître de nouvelles mentions sur les emballages telles que : « Ce produit peut être consommé après cette date » indiquée après la DDM. De même, la mention « Pour une dégustation optimale » suivie de la date optimale, sera visible sur certains packagings. Ceci est valable uniquement pour les produits fabriqués et vendus en France.
La fin des invendus non-alimentaires : une mesure inédite
La loi s’attaque également aux produits non-alimentaires et c’est une première mondiale. Entrée en vigueur au 1er janvier 2022, elle interdit désormais aux magasins de se séparer de leurs invendus. Ils auront la possibilité d’en faire don à des associations ou à défaut, de les recycler. Afin d’éviter une surproduction, les industriels devront mieux gérer leurs stocks. Cette mesure concerne actuellement uniquement les produits couverts par un régime REP (Responsabilité Élargie du Producteur) et englobe les équipements électroniques et électriques, les jouets, les articles de bricolage et de jardinage et les articles de sport et de loisir. La mesure s’élargira aux autres produits au plus tard le 31 décembre 2023 et les filières textiles et ameublements suivront en janvier.
Les bonnes résolutions de 2023 : la lutte se poursuit
De la vaisselle jetable dans les fast-foods
Au 1er janvier 2023, les établissements de restauration rapide sont désormais dans l’obligation d’utiliser de la vaisselle réutilisable pour servir leurs repas et leurs boissons. Cette mesure concerne uniquement les consommations faites sur place. Cela permettra d’éviter de jeter plusieurs dizaines de milliers de tonnes de déchets d’emballage par an.
La fin du ticket de caisse
À partir du mois d’avril 2023, l’impression automatique du ticket de caisse deviendra optionnelle. Certains magasins proposent déjà ce choix aux consommateurs en leur posant la question à chaque achat. En contrepartie, une alternative dématérialisée devra être proposée. Cela englobe également les tickets de cartes bleues et ceux imprimés aux distributeurs de billets. Ceci permettra d’une part de limiter la consommation de papier qui s’élève à en moyenne 10 000 rouleaux par an et par hypermarché, mais également de réduire l’utilisation du bisphénol F ou S qui s’avère être un perturbateur endocrinien.
La réforme du domaine textile
Responsable chaque année de l’émission de plusieurs milliards de tonnes de CO2 et du gaspillage de plusieurs milliers de tonnes de vêtements, la loi anti-gaspillage prévoit de nouvelles mesures pour la filière textile. Sous le principe du pollueur-payeur, le projet sera financé par le montant des éco-contributions qu’elle devra verser et verra le jour un système de bonus/malus. Par exemple, les distributeurs de vêtements et accessoires fabriqués à partir de matière recyclable et/ou recyclées verront leur éco-contribution être plus faible. Aussi, les étiquettes devront mentionner un éco-score.
La France est plus que jamais engagée dans la lutte contre le gaspillage au travers de la loi AGEC. L’année 2022 a marqué la mise en place de différentes mesures pour lutter plus particulièrement contre le gaspillage alimentaire et a permis de mettre en place de nouvelles actions, et ce, effectives dès le 1er janvier 2023. Toutes les activités sont touchées par le gaspillage, qu’il soit alimentaire ou non. Les enjeux sont gros lorsqu’il s’agit de réduire les pertes et les déchets, en effet, ces diminutions permettent de faire des économies financières à tout niveau et surtout de préserver l’environnement. Que vous soyez consommateur ou acteur du monde alimentaire, artisanal, industriel ou même informatique, n’oubliez pas : il est possible de vivre sans gaspiller !
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